Cet itinéraire suit celui des « Évadés de France » qui ont choisi la traversée centrale des Pyrénées par la vallée d'Aure pour fuir le régime nazi et vichyste. Leurs raisons étaient multiples et leurs itinéraires tout autant. Mais tous les villages de la vallée comptaient des passeurs, et bien des familles ont été des acteurs plus ou moins actifs dans cette histoire longtemps tue.
Du versant espagnol, cet itinéraire est aussi chargé d’histoire : sur le Port Vieux de Bielsa s’est déroulé l’un des événements les plus tragiques de la guerre civile espagnole, connu ici sous le nom de Bolsa de Bielsa. Les habitants du Sobrarbe commémorent chaque année ce moment tragique de leur histoire.
Aujourd'hui, ici ou là, on trouve des plaques commémoratives, comme à Cazaux-Debat ou Barrancoueu. Un monument au Plan d'Aragnouet rend hommage à tous ceux qui passèrent. L'hospice du Rioumajou garde gravées dans sa mémoire les nombreuses histoires de résistants qui s'y cachèrent.
Qui ne connaît pas l’histoire du « code de l’hospice du Rioumajou », où madame Labaye mettait son linge à sécher en fonction des allées et venues des troupes allemandes ? Le café Lavigne de Sarrancolin était aussi connu comme une étape bienfaitrice sur cette longue route, tout comme le curé de Saint-Lary, qui montait souvent au Rioumajou, l'air de rien, mais toujours suivi de quelques évadés !